Le pigeonnier de la rue Dom Clément
Sous le régime féodal, le droit de construire et d'entretenir des pigeonniers était réservé aux seigneurs.
Les pigeonniers, à cette époque, avaient le plus souvent la forme d'une tour cylindrique recouverte d'un toit conique (les anciennes tours de défense du moyen-âge ont fréquemment été reconverties ainsi, comme la tour d'Oysel, à Bèze et la tour de Chevigny) et divisée en deux étages. L'étage supérieur étant réservé aux pigeons. La paroi intérieure du pigeonnier était creusée tout autour, de boulins (trous ou pots de colombier pour faire nicher les pigeons). Un arbre central supportait, au moyen de potences, une ou deux échelles, qui permettaient de visiter tous les boulins pour y prendre les œufs ou les jeunes pigeonneaux.
La « mémorable » nuit du 4 août 1789 ayant aboli la féodalité, la qualité de serf, les juridictions seigneuriales, les droits exclusifs de chasse, de colombier, de garenne, les habitants pouvaient donc créer, notamment, leur pigeonnier.
C'est le cas de celui-ci, datant probablement du XIXème siècle. Très élégant, de taille moyenne et de forme carrée, il comprend deux étages. L'étage supérieur, avec sa pierre d'envol, est destiné aux pigeons. Un escalier demi circulaire le dessert par l'extérieur. Le rez-de-chaussée est réservé au logement de matériel divers nécessaire à l'élevage. Il est un peu, ici, l'image restante d'une liberté accordée au peuple par la Révolution.
Dominé par le clocher de la vieille église du XIIIème siècle, environné de fleurs au printemps, ce petit pigeonnier reste aussi une petite touche élégante et fragile de l'Histoire de Bèze, dans l'axe central du vieux bourg.
Le pigeonnier de Chevigny
Au moyen-âge, les villes et villages s'entouraient de remparts pour assurer leur sécurité face aux guerres et aux bandes de pillards qui couraient la France.
L'on sait que Bèze, en 1209, s'était entouré de hautes et larges murailles de protection,le clocher de l'église étant aménagé en tour de guet. Mais on ne sait rien à ce sujet pour Chevigny.
Ici, cette tour carrée, de trois niveaux, possède des murs de près de un mètre d'épaisseur percés, par niveau, d'une meurtrière sur chacune des trois faces donnant sur la vallée du Chiron. Cette construction, à caractère moyenâgeux, devait faire partie d'un ensemble de moyens mis en place, dans un lointain passé, pour assurer la protection du bourg, comme la Tour d'Oysel.