Dès l'origine de l'abbaye Saint-Pierre de Bèze (630), son premier abbé,
respectant en cela la règle de Saint-Colomban, reste intransigeant sur les valeurs évangéliques. Son abbaye devient un véritable centre d'éducation et de vie intellectuelle ouvert à tous, y compris à ceux qui ne sont pas destinés à la vie monastique. Cet effort particulier, que l'on retrouve dans les autres monastères, permettra à l'Europe de se relever de la chute de l'Empire Romain. Ce n'est pas un hasard si Charlemagne reprend à son compte ce projet d'éducation auprès de toute la population.
En ce temps-là, vers 655, ce sont les premiers pas de l'école abbatiale de Bèze, à l'intérieur des murs de l'abbaye, une des premières de Bourgogne à accueillir des enfants des seigneurs et riches familles de la région.
Aux environs de Dijon on parlait de la notoriété des écoles monastiques de Saint-Seine et de Bèze avant le XIème siècle et plus tard. Au XIIIème siècle, celles-ci, jusque-là très fermées, prirent une grande expansion. Par ailleurs, une fois les franchises accordées, les communes exigèrent d'être consultées pour le choix du « Magister ».
Les moines décidèrent alors que les écoles monastiques, dites « extérieures », seraient transférées hors l'enceinte des abbayes. Elles resteront dépendantes de l'abbé et de l'évêque, « le grand écolâtre diocésain » qui régentait toutes les écoles.
C'est sous l'abbé Girard III, dans les années 1280, que l'école de Bèze est transférée dans le bourg.
En 1380, l'école formait 60 élèves, dont 40 garçons et 20 filles.
Un document, daté de 1566 est, notamment, signé de « Messire Jehan Davrencourt, recteur des écoles de Bèze ». C'est ici la dernière trace des vieilles écoles du bourg.
Elles étaient encore désignées au XXème siècle sous le nom de « Vieux Monastère » et même au XIXème siècle sous celui de « Petit Monastère ».
Ce bâtiment, vendu comme « Bien National » à la Révolution, a été divisé en quatre propriétés. Il en reste cette belle façade gothique du XIIIème siècle, classée depuis 1914 et dont la partie de droite a été restaurée par son propriétaire en 2008.